La fatigue ne cesse de s'accumuler.
La vie avec un nourrisson est obligatoirement fatiguante. Le nouveau rythme, le contre coup de l'accouchement... Bref ça n'a rien d'anormal.
Sauf que là, je suis fatiguée physiquement mais aussi nerveusemement.
J'ai limite honte de me plaindre, car le côté mauvaise mère ressort de ces mots, d'autant plus que tout ce qui me fait dire ça n'a jamais eu lieu pour Léane. J'ai l'impression d'accabler Elyne et de la pointer du doigt comme différente (dans le mauvais sens) de sa soeur.
J'aime si fort mes enfants. Je les aime, j'aime Elyne, elle me rend heureuse. Je mesure la chance que j'ai d'être sa maman.
Néanmoins, en plus d'une mère, je suis aussi humaine. Et donc imparfaite par nature.
La fatigue physique est là depuis le début. La dette de sommeil que j'ai accumulé (suite à la grossesse déjà) depuis sa naissance se fait plus lourde de jour en jour. Elyne avait réussi par trouver un bon rythme de sommeil qui me convenait aussi, avec 1 seule tétée par nuit. C'était vraiment bien, par rapport aux nombreuses tétées de nuit que je devais lui donner depuis sa naissance.
Sauf que sa poussée de croissance, et ses demandes toutes les 2h ont eu raison de mon regain d'énergie.
Alors certes, mon mari me dit de me coucher plus tôt le soir. Sauf que le soir j'ai enfin du temps pour moi !! MOI ! Chose que je n'ai plus depuis un sacré moment. Je m'oublie très clairement sur beaucoup de points. Alors les 2H30 que je m'octroie le soir m'apportent un peu d'air, mais effectivement pourraient me servir à dormir (sauf que là pour le coup, j'aurais la sensation de ne plus vivre pour moi du tout si je devais enchaîner vie de famille + sommeil illico).
La nuit lorsqu'Elyne me réveille, maintenant j'en deviens irritable. J'ai du mal a ccepter ses réveils et moi je donne le sein un peu moins volontairement. J'aimerai enfin ne pas être réveillée dès lors où je baisse enfin mes paupières (parfois jusque 5x/nuit).
Au delà de ces réveils nocturnes, la quasi absence de patience d'Elyne, en journée, commence à me fatiguer nerveusement. Elle pleure, hurle, crie à un point.... On pourrait croire qu'on lui fait du mal. Ca peut partir pour très peu de choses : la fatigue qui arrive, l'envie des bras, la contrariété d'être posée, le manque d'envie d'être sur son tapis (2min après c'est fini) et puis pour des raisons insoupçonnées que je n'identifie pas toujours.
Elle se met les nerfs en pelote. Elle hurle, devient rouge, ne parvient parfois pas à trouver son souffle, les larmes coulent à flot. Parfois les gens sont impressionnés lorsqu'elle commence à peine à pleurer ... mais ça n'est rien par rapport à ce qu'elle peut exprimer. Ou alors on me dit qu'elle est calme (et c'est vrai qu'à l'extérieur, on la porte beaucoup, le mouvement, le changement etc du coup elle est moins centrée sur ses contrariétés et pleure clairement moins).
Rien que ce matin elle fatiguait après une tétée à 6h30 (et moi aussi), mais elle n'est pas parvenue (comme à chaque fois) à se détendre pour repartir dans le sommeil. Elle s'est mise à hurler !!! Impossible de la calmer. Le temps y a fait, mais ça a été au prix de ma tension nerveuse, le temps que je la berce et qu'elle veuille bien se calmer... Et puis ensuite, en la regardant enfin lacher prise j'ai dit à mon mari (honteuse et triste) que j'avais l'impression qu'on nous rendait la monnaie de notre pièce du fait d'avoir eu un 1er enfant si calme et qui pleurait peu.... Comme si c'était une punition et que les parents devaient avoir obligatoirement des enfants qui pleurent (donc là double dose de pleurs avec Elyne qui compensait pour Léane).
Alors je ne souhaite pas lui coller d'étiquette et la stigmatiser, je l'aime c'est mon enfant. Mais je reste néanmoins objective sur ce qu'elle peut être par moment (en plus d'être aussi une enfant attendrissante, qui a besoin de sa maman, qui aime le contact, qui sourit beaucoup ... quand elle ne se met pas les nerfs en boule). Elle est adorable.
Mais parfois les moments de hurlements sont plus importants que ceux de sourires, si bien que tout s'accumulant, j'ai du mal à supporter d'être avec elle. Je voudrais parfois pouvoir claquer la porte, mettre sur "pause" le temps qui passe, juste pour me permettre de souffler sans qu'il y ait de conséquences et ensuite repartir dans ma vie de maman excessivement sollicitée.
Bien sûr ma "pause" n'est pas matérialisable. Je subis donc mon quotidien qui par moment me pèse...
Je mise sur le temps pour qu'il permette à Elyne d'apprendre la patience et que moi je la retrouve...
Voilà je termine mon article et je me sens vraiment une mauvaise mère
(Elyne 4 mois)