/fdata%2F3196078%2Favatar-blog-1113871779-tmpphpkQm7Mo.jpg){kind=avatar}
Voilà 3 semaines que j'ai accouché et je n'ai pas trouvé le temps de poster sur le journal d'Elyne concernant ce jour important...
Je vous préviens ça risque d'être longuet mais bon, c'est un passage obligé pour moi de laisser mes impressions.
J'ai donc été hospitalisée le dimanche 26 décembre au soir du fait que ma césarienne était
programmée pour le lendemain.
Le lundi matin à 5H30 la sage femme est venue pour me réveiller et me poser une perf. Et je peux vous dire que dès cet instant j'ai eu du mal à me contenir, j'en menais pas large... En effet, j'étais tétanisée par la peur ! L'accouchement de Léane ayant tourné mal (pose de la péri qui a tourné en boucherie et dans la foulée une césarienne d'urgence où j'aurais pu perdre ma fille) forcément, n'ayant eu que cette mauvaise expérience en référence, même si mon cerveau était en capacité de relativiser que cet accouchement ci serait différent, néanmoins j'étais submergée malgré moi....
De cet instant je n'ai cessé de pleurer...
Le gentil brancardier qui est venu me chercher pour m'emmener au bloc (je l'avais déjà rencontré pour ma sortie du bloc pour Léane) a tenté de me rassurer en me disant que ça irait, idem pour la sage femme compte tenu de qui allait m'anesthésier et me césariser... je me disais en moi même "mais bien sure, c'est pas vous qui y passez..." Plus je voyais les minutes passer, plus j'avais l'impression d'aller à l'échaffot... (je sais ça parait horrible, mais la peur menait mon esprit, je ne pensais pas à ce moment en tant que naissance d'Elyne) Comme quand on sait qu'on a pas le choix d'une chose qui nous tétanise et que malgré tout on sait aussi qu'on DOIT le faire !
En arrivant dans le service maternité, le brancardier a prévenu que j'étais très angoissée...
Le personnel médical a été super et a tenté de me rassurer.
Je suis entrée au bloc, on m'a préparé sur la table. Là l'anesthésiste entre et me dit "tient mais je me souviens de vous !" (on s'était vu pour la visite pré natale quelques semaines avant et il avait eu vent de mon expérience avec son boucher de collègue).
Ensuite il voit bien que je pleure et me dit que tout va aller bien. Il m'a demandé ce qui m'angoissait et a tenté de tout m'expliquer. Ensuite il m'a dit qu'il ne me ferait rien qu'il ne m'expliquerait et ne me prendrait pas par surprise sur ses actes. Il m'a aussi proposé une anesthésie locale pour me rassurer sur la douleur, bien que ça ne changeait rien du tout pour une rachi-anesthésie.
Il m'a donc fait cette anesthésie locale puis une minute après, il a commencé à piquer. Là je dois avouer que ça n'a été qu'un inconfort et non pas une torture comme la première fois. Hop moins d'une minute après c'était fini !
D'un coup il me dit, "je vais être "violent" mais je dois vous allonger" (il m'a saisi rapidement par derrière et je n'ai pas eu le temps de me retenir que j'étais sur le dos). En effet, mes jambes commencaient à s'engourdir rapidement.
Là dans la foulée des 5/10 minutes qui ont suivi j'ai eu des réactions secondaires classiques à la rachi (sensations de ne plus pouvoir respirer, picotement dans les poumons, envie de vomir, bras /mâchoire qui tremblent) mais l'anesthésiste a été hyper réactif et m'a injecté des produits pour calmer tout ça.
Ensuite le chirurgien/obstétricien est entré au bloc. L'intervention a vite commencé. Là j'ai senti que j'étais assez ballotée à droite à gauche légèrement. Je serrais fort la main de mon mari qui surveillait mes constantes sur les écrans, avec l'anesthésiste (Adrien n'est pas médecin je précise lol, mais il y jetait un coup d'oeil et me rassurait sur ma tension revenue à la normale malgré mes petits malaises qui continuaient un peu). Donc ça m'a rassuré malgré le fait que je ne me sentais pas très bien. Le temps m'a paru disproportionné, donc je ne saurais dire combien de temps s'est écoulé jusqu'au moment où l'on nous a dit "ça y est, elle est là !!!"
Moi extrêmement émue, j'ai surveillé le moindre bruit de ma fille... J'ai dit "mais je ne l'entends pas pleurer" (encore besoin d'être rassurée sur sa santé (après avoir failli perdre Léane forcément... !)).
Et là on nous l'a apporté derrière le champ opératoire, emmitouflée dans un drap. Et là j'ai pleuré en la voyant (toute bleue, grimaçante et si jolie). Adrien a pu lui caresser sa joue (moi j'étais arnachée pour les besoins des soins). Là je me souviens avoir remercié qu'on m'ait offert ce moment que je n'avais jamais vécu pour Léane. Un moment si merveilleux, si réparateur pour mon coeur de maman !! La puéricultrice a emmené Elyne en dehors du bloc pour les soins et Adrien est resté avec moi pour la fin de l'intervention.
Là, le temps a été long jusqu'à ce que ça se termine. En effet, la naissance d'Elyne est arrivée vite, mais la fin de la césarienne a été la partie la plus longue (en tout de A à Z environ 1H).
Seulement une fois Elyne née, là pour le coup j'étais dans la phase naissance et non plus intervention chirurgicale.
J'étais pressée d'en finir, pour que je puisse voir ma fille et avoir le bidon enfin fermé et en terminer avec cette césarienne.
Là par contre il y a eu 3 moments hypers dérangeants. En effet, le grand nettoyage a du être fait et la sensation des mains du chirurgien dans mes entrailles étaient extrêmement désagréable. Il m'a entendu un peu gémir et il m'a prévenu qu'il y aurait encore quelques actes qui seraient autant difficiles. Étrangement, là, mes sensations étaient disproportionnées au niveau de mon ventre. J'ai eu l'impression d'avoir le ventre bien plus large qu'il n'était. En plus, là j'étais vraiment beaucoup ballotée, comme quand on est debout dans un bus et qu'on se tient à la poignée au dessus de sa tête... droite, gauche, droite, gauche...
Tout du long de l'intervention l'anesthésiste n'a pas cessé de plaisanter avec le chirurgien, avec Adrien et moi. C'est vrai qu'il était bien drôle ce monsieur avec ses blagues à froid lol
Sur la fin j'ai eu une petite appréhension car j'entendais le chirurgien parler à l'infirmière et dire que mon utérus était trop mou et saignait un peu, le tout avec un ton qui n'était pas sans questionnement de mon côté. Après 5/10 minutes sur ce sujet, ça a fini par rentrer dans l'ordre.
On m'a refermé, scotché avec un énorme velcro, puis on a enfin enlevé le champ.
Je n'ai rien vu mais les infirmière m'ont nettoyé le bide. Adrien a tout regardé lol. Il a assisté à tout grâce au chirurgien, car à un moment donné, avant le nettoyage, les infirmières lui ont demandé de sortir et le gynéco leur a dit que non, qu'il restait avec sa femme, car j'avais été très angoissée par l'intervention et que j'avais besoin de lui à mes côtés !
Là le chirurgien s'est approché et m'a dit que tout s'était bien déroulé, et surtout qu'en ouvrant il m'a confirmé que la décision de la césarienne programmée avait été le bon choix, car une fois l'utérus coupé, il s'est rendu compte que la cicatrice était encore plus fine que ce qui avait été estimé. En gros, la voie basse aurait dégénéré !
A ce moment, je l'ai remercié en m'excusant d'avoir été si émotive. Là, il a eu des paroles très chaleureuses et empathiques concernant le fait que vue mon expérience passée, forcément je ne pouvais qu'avoir une idée déformée de la réalité et que ne pouvais qu'être angoissée par rapport à cette césarienne.
Ensuite on m'a sorti du bloc, dans le couloir on m'a amené Elyne que j'ai pu câliner quelques minutes (en pleurant ... encore je sais lol). Malheureusement je n'ai pas pu être surveillée avec elle à mes côtés. En effet, la veille on m'avait informé que depuis la naissance de Léane, le service maternité surveillait les mamans pendant 2h au niveau des salles de naissance et non plus dans les salles de réveil ; sauf que l'infirmière préposée à la surveillance était malade ce jour là. Quelle déception pour moi de devoir encore être séparée de mon enfant. Néanmoins, l'avoir eu dans mes bras quelques minutes a été un réconfort, car pour Léane, ma puce était restée en couveuse et je n'avais même pas pu la toucher.
Je suis donc descendue et l'anesthésiste est descendu avec moi en salle de réveil pour donner son protocole anti-douleur aux infirmières. Je l'ai aussi remercié chaudement en m'excusant de toutes mes larmes. Et comme le chirurgien, lui aussi a bien compris, surtout du fait de la boucherie que j'ai subi la 1ère fois (pour laquelle il a tiqué sur beaucoup de détails inconcevables). Je lui ai d'ailleurs dit que si j'avais été aussi bien prise en charge pour Léane, jamais je n'aurais été aussi anxieuse !
(Je l'ai recroisé en rentrant dans ma chambre et il m'a dit de ne pas hésiter à le faire appeler si je souffrais trop et qu'il aviserait son protocole)
D'ailleurs j'ai presque moitié moins souffert que pour la naissance de Léane. En même temps on m'avait dit que pour Léane j'avais eu droit au cocktail de souffrance intense par excellence (utérus provoqué + césarienne par dessus). D'ailleurs pour me remettre physiquement ça n'a rien eu à voir !
Je suis restée un peu moins de 2h en salle de réveil. Tout allait bien et l'infirmière m'a dit qu'on allait donc pas être m'imposer 2h piles si tout allait bien, que je serais tout aussi bien dans ma chambre avec ma fille !
En bref, j'ai été extrêmement bien prise en charge. On a tenu compte de mon histoire, le côté humain était là, je n'étais pas une énième maman qu'on césarise et dont on s'occupe comme une patiente lambda.
Idem pour le séjour et les soins. Je suis restée à la maternité 4 jours (sortie le 5ème au matin). Je n'ai pas fait de baby blues (tout comme pour Léane), j'ai juste eu un gros coup de cafard quand on m'a refusé ma sortie le jeudi matin (au lieu du vendredi) car je voulais vraiment rentrer chez moi pour être avec mon mari et ma fille ; car c'était dur de les voir partir le soir ...
Pour le côté négatif de tout ça ... oui il en faut bien lol, même si je m'en serais bien passé car là pour le coup j'ai sacrément douillé ! J'ai fait une conséquence à la pose de la rachi-anesthésie.
En effet, j'ai eu ce qu'on appelle "une brèche", c'est un petit trou qui s'est formé dans la moelle épinière lorsque l'aiguille a été introduite. Cela arrive parfois. Et ce trou engendre des migraines extrêmement aigües qui surviennent instantanément lorsqu'on passe de la position horizontale, à verticale. Une douleur d'une force, qui saisi toute la tête et les cervicales d'un coup d'un seul, comme quand on appuie sur un bouton pour allumer la lumière : instantanées et aiguës ! Heureusement que d'être allongée était une position antalgique. Mais bon, à la maternité ça a été très dur car il fallait bien que je me redresse pour m'occuper d'Elyne. Donc le retour à la maison et le relais de mon mari m'ont aidé à être soulagée. Tout ça a duré 5 jours pour la phase la plus aiguë, puis pendant 3/4 jours après, la douleur était décroissante. Le trou de la moelle se refermant naturellement.
Voilà, le looooong récit de mon accouchement. J'ai mis le temps à l'écrire, mais pour le coup j'en laisse une sacrée trace sur le journal de ma petite puce. ^^
Je sais aujourd'hui que si je devais avoir un 3ème bébé, je passerai de nouveau par le bloc. Mais sincèrement, même si une césarienne n'est pas une partie de plaisir, j'avoue aujourd'hui, que j'irai beaucoup plus sereine que je ne l'ai été pour la naissance d'Elyne. Comme quoi, chaque naissance est différente !
